et vox Patris audita est: Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi complacui. – Bernard fait 3 allusions à cette formule et la cite 6 fois ; elle se lit 6 fois dans le NT et se chante dans plusieurs pièces liturgiques : Hodie in Iordane et In columbae specie aux matines de l’Épiphanie et dans l’octave. Le texte de Bernard comporte des variantes : présence ou absence de l’adverbe bene, complacuit (impersonnel) ou complacui ; 4 occurrences de vox Patris et 3 de paterna vox montrent l’imprégnation de la liturgie dans la mémoire de Bernard. C’est un cas typique où la recherche d’une source serait vaine. Seule ressort de là l’insistance de Bernard pour attribuer cette affirmation non à Dieu en général, mais au Père : il introduit ici sa citation par vox Patris. – Jean Figuet (n. 3)

Clamabat latro de cruce: Domine, memento mei cum veneris in regnum tuum. – Bernard se souvient ici du répons Velum templi chanté aux matines du Vendredi Saint. – Jean Figuet (n. 1)

plasmato homine de limo terrae  - Répons Formavit de la Septuagésime (Antiphonaire temporal fol. 56 v. ; R.-J. Hesbert, Corpus Antiphonalium Officii, t. 4. Rome 1970, n° 6739). Cf. SC 480, p. 30, n. 1 sur Nat 2, 1. (J. Figuet, SC 511, p. 126, n. 3)

quia fons est, et ascensum nescit. – Cf. NatV 4, 8 (p. 276, n. 1). Ici, Bernard combine fons ascendebat e terra de Gen. 2, 6 avec le texte de I Cor. 2, 9 qui comporte aussi le verbe ascendere. – Jean Figuet (n. 1)

de limo plasmati sumus. – Cf. Nat 2, 1 (SC 481, p. 30, n. 1).

de limo terrae plasmavit hominem Deus et inspiravit in faciem eius spiritum vitae – Ici, comme en de nombreux endroits dont NatV 4, 7 (SC 480, p. 274, l. 17), Bernard s’inspire soit du répons Formavit Dominus des matines de la Septuagésime (où on lit Fecit Deus caelum et terram et plasmavit in ea hominem), soit de l’un ou l’autre Père : on trouve plasmavit chez Ambroise, le Pseudo-Ambroise, Jérôme, le Pseudo-Augustin. Dans ces allusions à la création de l’homme, Bernard donne souvent à Dieu le nom, purement patristique, de Plasmator et à Adam et Ève celui de protoplasti. Il utilise aussi souvent formare, avec Vg, ainsi que forma. Il remplace limus de Vg par lutum (boue), que l’on trouve aussi chez Ambroise et Jérôme pour ce verset, et de même spiraculum (vitae) par spiritum (vitae), plus fréquent chez les Pères (Ambroise, Rufin, Jérôme, Augustin surtout). – Jean Figuet (n. 1)

Nempe lignum vitae est, quod et ipsas aquas Mara per Moysen dulcoravit - C’est vraisemblablement à Jérôme que Bernard emprunte ce rapprochement entre Ex. 15, 25 et IV Rois 4, 40-41. Cf. Jérôme, Ep. 22, 9 (t. 1, p. 120, l. 8-10), où figure, d’après le CLCLT 6, le seul dulcoravit employé avant Bernard (la PLD indique d’autres occurrences, de datation souvent incertaine) : farina desuper iacta amaritudinem dulcoravit eadem spiritus virtute qua Moyses mutaverat Merra. (L. Mellerin, SC 496, p. 97-98, n. 5)